Iphigénie
RACINE
Dans le cadre du projet Molière 2022
« La vengeance des Dieux cloue des milliers de vaisseaux, privés de vent, sur les plages grecques. La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? Les soldats trépignent. Le grand devin Calchas informe alors le Roi des grecs, Agamemnon, que seul le sacrifice de sa fille Iphigénie permettra leur départ pour une victoire certaine. »
La seule réponse sensée eût été, bien sûr, que le Roi tournât nonchalamment le dos à Calchas avec un haussement dépaules, et renonçât à pareille barbarie
Mais non. Agamemnon choisit la tragédie, préfère lorgueil, bascule dans labsurdité chronique de notre humanité : Oui, il sacrifiera sa fille.
Nous sommes tous confrontés à nos crimes. Ne sommes-nous pas dailleurs tous meurtriers, tous assassins ? Nous sommes parfois même le bourreau de ceux qui nous aiment, que nous aimons.
Oh, bien sûr, il ne sagit pas toujours, comme ici, de morts physiques (du moins, espérons-le) mais plutôt de ces morts discrètes que nous infligeons aux autres par des refus, des colères, des entêtements, choix mauvais ou nécessaires. Morts bien plus cruelles parfois, plus douloureuses, inguérissables même parce quelles laissent lautre en vie.
Tuer sa fille pour avoir permission de tuer des milliers dinnocents, bêtise des hommes sombrant dans la folie de la guerre, explications toujours oiseuses pour justifier la violence, masculin simposant encore et toujours par la force, sans doute par peur ou suspicion de lamour, de la tendresse jugée peu virile Etrange inceste parabolique, lâche soumission à la fatalité, renoncement vil, abandon stérile à la croyance en des Dieux toujours absents mais vite interprétés, vite justifiés par des devins suspects Tout se retrouve dans la langue sublimée du poète Racine. Et nous pleurons. Nous pleurons notre impuissance à changer les hommes, à déclarer la paix définitive, à devenir autre.
Même la représentation de ce cauchemar éveillé où nous tuons nos propres enfants, rien ny fait.
Reste peut-être alors la parole dune enfant, celle aussi dune femme, dune mère, Clytemnestre, celle dun fiancé désespéré, Achille
Reste peut-être encore notre petite voix intérieure que nous nécouterons jamais assez parce quelle nous dit la vérité : la voix de lamour, de la conscience et de la raison, la voix de la vie.
GRANDE SALLE
THEATRE
TOUT PUBLIC
Cie Les vagabonds
Mise en scène : Francis Azéma | Avec : Corinne Mariotto, Francis Azéma, Mona Bouyer, Paul Fraysse, distribution en cours | Décors : Claire Péré
Coproduit par le Théâtre du Pavé.
Spectacle soutenu dans le cadre de « Itinérances » - saison culturelle du Conseil Départemental de la Haute-Garonne, la Ville de Toulouse (en cours), le Conseil Départemental de la Haute-Garonne (en cours) et la Région Occitanie (en cours).
DUREE : 1H30
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Réserver en Ligne
http://theatredupave.festik.net/spectacles
Horaires
20h30 dimanche 16h relâche lundi
Tarifs
de 4 à 18
A savoir
0562264366 / reservation@theatredupave.org