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MARC MEROLLI - Peintre contemporain

Nîmes (30000)

Dans un premier temps parlons du phénomène qui n'a cessé de préoccuper et d'interroger l'inconscient des artistes : il s'agit de l'écriture, signes visuels de la si­gnification éprouvée comme une nécessité originelle, comme un acte formel. Ensuite on y décèle une éclairante expression et des images productrices de sens, Merolli fait partie de ces artistes.



En effet l'intervention des signes au coeur de son existence rejoint les traces ar­chétypiques de sa pensée. Sa pensée est traquée aussi bien dans son inconscient que dans son quotidien. Ces personnages très souvent nus sont circonscrits dans des es­paces clos, prisonniers de leurs fantasmes et de leurs univers, dans cette nudité souf­frante et apeurée, dans cette solitude désespérante, voyeurs et victimes de leur propre déchéance, est-ce le peintre lui même qui se met en scène, est-ce son double, est-ce le cri, est-ce la mort, est-ce l'exorcisme, qui lui permet de vivre.



Cette écriture, cette mise en page à beau flatter notre goût du bien dit, du bien fait, la mort est là toujours présente, pourtant les compositions sont sobres, équilibrées, quelques fois d'une grande douceur, les tons sont nuancés, les formes franches. Tout y est maîtrisé par un esprit de vive intelligence dont le lyrisme ténébreux ne cède pas au poids du sensible, pourtant cela ne l'empêche pas d'agir profondément sur nos consciences et d'être en tout point fascinant.Marc Merolli fait partie de ces irréductibles restés fidèles à la peinture au-delà du discours officiel qui la condamnait, au-delà des modes qui la dépréciaient.

Après avoir traversé la phase initiatique dans l’exercice de plusieurs styles et techniques, il détruit la plupart de ses œuvres et, à partir de 1989, s’élance vers l’affirmation personnelle de son art.



Si sa démarche est avant tout une introspection picturale dans laquelle entrent en ligne de compte, non seulement la couleur, mais aussi le traitement du support , elle s’imbrique étroitement au choix du sujet. Le corps, dont l’artiste fait son médium, corps matière, perméable au temps et à la mort, corps questionné dans sa souffrance et sa jouissance, dans ses faiblesses et ses pulsions vitales, convoque les structures fondamentales de l’humain, du trop humain. Il y a en effet, dans le travail de Marc Merolli, tant dans son application que dans son expression, une dimension nietzschenne. Elle pourrait se résumer par cette phrase du philosophe : « …là où vous voyez des choses idéales, moi je vois… des choses humaines, hélas ! trop humaines ! ».

Haine du mensonge dans la démystification de la représentation esthétique, interrogation sur l’existence ou non d’une éthique devant la violence animale des instincts. Certes, la peinture de Marc Merolli nous dérange par la puissance de sa formulation, et c’est heureux. Car, la force d’une création tient dans l’émoi qu’elle provoque de ce que, par paresse ou par peur, nous ne souhaitons pas entendre ni remettre en question. Mais par quelles prouesses techniques l’artiste parvient-il à un tel résultat ? Où puise-t-il son inspiration pour interpeller ainsi, en chacun de nous, les inquiétudes, les malaises refoulés et donner cette fragilité humaine comme un langage universel ? Approcher la création de l’artiste par ces deux angles permettra d’apprécier au mieux la performance et la particularité de sa production.

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Sur le net

https://www.marc-merolli.com



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