Mon Amour

« C’est par l’amour que le monde vous atteint au plus profond, par l’amour qu’il s’expérimente vraiment...» nous dit Emmanuel Adely au cours d’un entretien.



Dans Mon amour, il est question d’amours. Chaque personnage court après le sien, dans un paysage social blafard. Tous partent vers leurs vérités, leurs demi-mots, leurs trop-dits... c’est ça nos vies. Il y a l’amour que l’on a perdu, celui dont on se souvient et qui aide à vivre, celui que l’on voudrait plus fort, plus vrai, plus beau, celui qui restera à jamais inaccessible. D’un côté, il y a l’amour tel qu’il est rêvé ou espéré, de l’autre, il y a l’amour tel qu’il est vécu.



Il y a une diversité de définitions qui nous entraîne dans une diversité d’interrogations : Peut-on vivre sans amour ? Sommes-nous faits pour vivre ensemble durablement ? Est-on encore vivant quand l’amour a déserté notre vie ? Que devient l’amour, dans la noirceur d’une réalité sociale ? A quoi rêve-t-on encore dans une société déshumanisée ? Au-delà de l’amour, que devient le moi, l’individu dans le désespoir ambiant? Quelles sont les valeurs qui résistent à la dévalorisation dans une société où tout est dicté, fléché, étiqueté, pré-évalué ? « L’amitié est, de fait, la seule valeur qui ne soit pas encore un enjeu utilisable, (...) Elle reste peut-être la seule expérience absolument gratuite, absolument irrécupérable (...) », nous dit Adely.